Aucun ministre ne s’estime qualifié pour accepter la pétition de TWERES

Il y a deux semaines, l’association des propriétaires de résidences secondaires “TWERES” a lancé une pétition intitulée “voyage nécessaire vers une habitation à l’étranger = voyage essentiel”. L’association est constamment contactée par des propriétaires de résidences secondaires à l’étranger auxquels les voisins ou la police ont envoyé des messages rapportant des dégâts causés par des tempêtes, des cambriolages ou même la prise de possession de leur maison par des squatters. Les propriétaires ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas autorisés à se rendre sur place pour évaluer les dommages causés à leur propriété et prévenir d’autres dommages. Personne ne peut leur expliquer ce que cette interdiction de conduire de leur première résidence à leur seconde résidence à l’étranger a à voir avec la lutte contre le coronavirus. En l’absence d’une telle justification, ils interprètent la fermeture des frontières comme une mesure purement répressive. Ils s’interrogent également sur la logique de la liste actuelle des “voyages essentiels”, qui inclut, par exemple, le déménagement, la garde d’animaux ou la réparation d’un véhicule. Selon TWERES, l’absence totale d’explication et de justification de cette mesure ne contribue certainement pas au soutien indispensable au respect de toutes les autres mesures corona.

Les signataires de la pétition, qui a finalement recueilli 4768 signatures valides, demandent que les déplacements nécessaires des propriétaires vers leur domicile à l’étranger pour effectuer des travaux d’entretien ou de réparation urgents soient ajoutés à la liste des « voyages essentiels » figurant dans la deuxième annexe de l’arrêté ministériel du 21 mars 2021 sur les mesures Covid-19.

À l’origine, les initiateurs avaient l’intention de remettre le résultat de la pétition au cabinet du premier ministre De Croo vendredi dernier, le 19 mars. Le mercredi 17 mars, le cabinet a toutefois informé l’association qu’elle devait remettre la pétition au bureau du ministre compétent, à savoir la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden. Cependant, la ministre Verlinden était d’avis que les représentants de TWERES devaient remettre la pétition au Premier ministre De Croo, étant donné que le Premier ministre est le président du Comité consultatif qui doit se prononcer sur cette question. Il a également été ajouté qu’en ces matières, l’avis des experts du GEMS (“Group of experts for -management strategy of ¬Covid-19”) est en principe suivi.

TWERES a de nouveau contacté le cabinet du Premier ministre De Croo, mais a maintenant également adressé la demande de remise de la pétition au cabinet du ministre de la Santé publique, Frank Vandenbroucke. Cependant, aucun de ces deux cabinets n’a répondu, même après des demandes répétées.

Comme les ministres compétents se réfèrent à l’avis des experts du GEMS, TWERES a également soumis la question d’une correction de la liste des “voyages essentiels” à tous les membres de ce comité de concertation. Une réponse a été reçue de deux experts. Un expert a écrit qu’il comprend le point de vue et qu’il transmettra la question au commissariat corona. Un autre expert répond qu’il trouve injuste que les politiciens se cachent derrière les experts, mais promet en même temps de soumettre a question au GEMS.

Comme aucun ministre ne s’estime qualifié pour recevoir sa pétition, TWERES va maintenant envoyer la liste des signatures à tous les membres du comité de concertation. En même temps, on espère toujours que les ministres responsables apporteront dans les prochains jours la correction demandée à la liste des “voyages essentiels”.

TWERES répète à nouveau sa demande de qualifier un déplacement nécessaire vers une habitation à l’étranger comme un voyage essentiel

Le groupe d’intérêt TWERES demande une fois de plus aux ministres responsables de faire preuve de compréhension à l’égard des personnes qui souhaitent se rendre à leur habitation à l’étranger pour des travaux d’entretien ou de réparation urgents. En début de semaine, l’association a lancé une pétition sur son site Internet afin d’ajouter ces voyages nécessaires à la liste des voyages pour lesquels l’interdiction de voyager actuelle ne s’applique pas. En quelques jours, cette pétition a été signée par près de cinq mille propriétaires. Elle durera jusqu’à la fin de la semaine prochaine et sera remise au cabinet du Premier ministre De Croo le vendredi 20 mars. L’association compte sur de nombreux autres propriétaires d’une résidence secondaire à l’étranger pour soutenir la pétition d’ici là. TWERES exprime également son mécontentement face au refus du Conseil d’État de statuer sur la demande de quatre propriétaires qui souhaitaient se rendre à l’étranger pour des raisons urgentes.

TWERES appelle à la compréhension de sa position selon laquelle les voyages nécessaires des propriétaires à leur habitation à l’étranger pour effectuer des réparations ou des travaux d’entretien urgents devraient être qualifiés de “voyages essentiels”. L’association souligne qu’elle ne veut pas faire pression pour une levée complète des restrictions de voyage et qu’elle ne considère pas sa demande comme l’une des nombreuses demandes d’assouplissement des mesures relatives au couronnement. Il s’agit plutôt de corriger la liste des “voyages essentiels” auxquels l’interdiction stricte de voyager ne s’applique pas, en vue de parvenir à une plus grande équité et à un meilleur équilibre en son sein. Selon elle, il est tout aussi essentiel de procéder à des travaux d’entretien urgents pour éviter que les maisons ne subissent de nouveaux dommages que de s’occuper des animaux ou de faire réparer les véhicules.

“Nous espérons que les responsables politiques comprendront enfin à quel point le risque de contamination est faible lorsqu’une personne conduit sa voiture de son domicile à l’étranger, sans pratiquement aucun contact avec des tiers”, explique Nicole, qui coordonne les activités de TWERES. Comme nous sommes mis dans le même panier que d’autres demandes de “servitudes”, nous avons décidé d’attirer à nouveau l’attention sur notre question. Espérons que les gens commenceront à comprendre ce que l’on ressent lorsqu’on doit laisser une propriété à l’étranger sans surveillance pendant une longue période.”

“Nous attirons également l’attention sur le problème des personnes dont les bateaux sont amarrés de l’autre côté de la frontière belge. Notre association reçoit de nombreux messages de propriétaires dont le bateau est amarré sur le Veerse Meer ou ailleurs à l’étranger. Ils sont inquiets de savoir comment ils vont retrouver leur bateau après tant de mois. Les ministres doivent savoir qu’un bateau nécessite un entretien régulier et ne peut pas être laissé dans un port étranger pendant de nombreux mois sans risque d’avarie”, explique la coordinatrice de TWERES.

L’association, ainsi que quatre propriétaires, avaient déjà adressé une requête au Conseil d’État, mais celle-ci a été rejetée pour absence d’urgence. “Maintenant que le Conseil d’État refuse lui aussi d’écouter nos arguments, nous ne pouvons que nous tourner vers le roi“, soupire Nicole. Elle fait également référence à l’opinion que le professeur de droit constitutionnel Hendrik Vuye, a publié dans l’hebdomadaire flamand Knack. Dans cette article, les deux académiciens se réfèrent à l’arrêt du Conseil sur la requête des résidents secondaires. “Il ne s’agit pas de vacanciers, mais de propriétaires qui souhaitent visiter leur bien, par exemple pour effectuer des travaux ou le préparer à la location plus tard dans l’année. Deux droits fondamentaux sont ici en jeu : le droit à la propriété et le droit à la libre circulation des personnes. Mais le Conseil d’État rejette à plusieurs reprises cette demande : il n’y a pas d’urgence ou de dommage grave et irréparable. En interprétant de manière aussi restrictive les conditions d’un arrêt de suspension, le Conseil d’État est un grand absent de la crise corona”. Et plus loin : “En attendant, les ministres peuvent bien pérorer que le Conseil d’État leur a donné raison. Ce n’est pas le cas, le Conseil n’a tout simplement pas procédé à un examen”.

TWERES lance une pétition pour obtenir l’inclusion d’un voyage nécessaire par des propriétaires vers leur résidence secondaire à la liste des voyages essentiels.

Avec une pétition sur son site web, l’association TWERES mobilise à nouveau les propriétaires de résidences secondaires à l’étranger pour qu’ils s’opposent à l’interdiction de se rendre à leur propriété. L’association affirme être inondée de réactions de colère de la part de personnes qui ne comprennent pas pourquoi elles doivent attendre jusqu’au 19 avril, voire plus longtemps, pour traverser la frontière avec leur voiture et se rendre à leur seconde résidence. Ils sont particulièrement mécontents parce qu’ils doivent laisser leur propriété sans surveillance pendant trois mois et ne peuvent même pas prendre de mesures urgentes pour prévenir, par exemple, les dégâts dus au gel, les dégâts des eaux ou les vols. L’association rassemble maintenant des signatures autour de la demande d’ajouter “les déplacements nécessaires des propriétaires à leur propriété à l’étranger pour effectuer des travaux urgents d’entretien ou de réparation” à la liste des voyages essentiels figurant dans les annexes du décret ministériel applicable.

Le 6 mars, le comité de concertation des gouvernements fédéral et régionaux a prolongé l’interdiction des voyages non essentiels à destination et en provenance du territoire belge jusqu’au 18 avril. La liste des “voyages essentiels” reste inchangée. Les voyages à destination et en provenance de la Belgique sont donc toujours autorisés pour des raisons professionnelles, des raisons familiales impérieuses, des raisons humanitaires, etc., mais aussi pour s’occuper d’animaux, pour déménager ou pour des réparations urgentes afin d’assurer la sécurité d’un véhicule.

Par une requête adressée au Conseil d’État, l’association sans but lucratif TWERES et quatre propriétaires de résidences secondaires à l’étranger ont tenté de contester la formulation actuelle de l’interdiction des voyages non essentiels. Dans son arrêt du 2 mars, le Conseil d’État a refusé de se prononcer sur la demande des propriétaires car l’urgence extrême de leur requête n’était pas suffisamment démontrée.

“Nos membres ne se résignent pas simplement à cela”, disent les responsables de TWERES. “Ils comprennent que les ministres responsables veulent limiter autant que possible les voyages à destination et en provenance de notre pays tant que les possibilités de contrôle et les dispositions de sécurité n’auront pas été suffisamment mises en place. Ce qui les dérange toutefois, c’est la liste arbitraire des voyages qualifiés d'”essentiels” dans le décret ministériel. Les travaux d’entretien à une maison sont souvent tout aussi urgents et nécessitent autant une visite sur place que des soins aux animaux ou des réparations à un véhicule”.

TWERES plaide en outre : “Cette liste ne tient pas compte non plus des risques de contamination. On comprend mal qu’un propriétaire n’ait pas le droit de s’installer dans sa voiture à son domicile pour la conduire à sa caravane résidentielle en Zélande ou à son chalet dans un village isolé de la Dordogne. On comprend encore moins le fait que cette interdiction reste en vigueur, même si des travaux urgents doivent y être effectués. De plus, le fait que la date d’assouplissement de l’interdiction de voyager soit d’abord promise puis reportée à nouveau provoque du ressentiment et de la frustration”.

Ensemble avec tous les propriétaires d’une résidence secondaire à l’étranger ayant signé cette pétition, TWERES va demander aux ministres compétents d’ajouter « les voyages nécessaires des propriétaires à leur résidence à l’étranger pour y effectuer des travaux urgents de maintenance ou de réparation”à la liste des voyages essentiels figurant dans les annexes de l’arrêté ministériel les mesures COVID-19.

Les résidents secondaires augmentent la pression contre l’interdiction de se rendre à leur propriété à l’étranger

L’ association TWERES, en collaboration avec le cabinet d’avocats FORUM d’Anvers, a introduit une requête auprès du Conseil d’État pour suspendre l’interdiction de voyager en vigueur en Belgique jusqu’au 1er avril. . Avec l’association, quatre propriétaires comparaissent également dans la procédure. Ils veulent démontrer un “besoin extrêmement urgent” de se rendre à leur seconde résidence à l’étranger. L’action en justice est également soutenue par plus de cinq cents propriétaires qui ont récemment rejoint l’association. Cent cinquante d’entre eux ont contribué financièrement aux frais de la procédure. Les résidents secondaires sont conscients que le comité de consultation de vendredi prochain pourrait assouplir l’interdiction de voyager à la demande de la Commission européenne. Néanmoins, ils poursuivent leur campagne pour augmenter la pression sur le processus de décision politique et pour permettre une exception au moins pour les propriétaires de résidences secondaires.

La requête soumise demande au Conseil d’État de suspendre l’interdiction de voyager en raison de “l’extrême urgence”. Cette procédure oblige le Conseil d’État à rendre un arrêt dans un délai très court. Toutefois, pour ce faire, les seconds résidents doivent prouver qu’ils ont besoin d’urgence de se rendre à l’étranger. La semaine dernière, deux couples se sont également adressés au Conseil d’État pour la même raison.

L’un des quatre propriétaires qui ont soumis la demande avec l’association est Rita, une veuve qui habite à Vosselaar. Elle a récemment été informée par un voisin en Espagne que le toit de son abri de jardin du côté de la rue a été arraché par une rafale de vent et s’est retrouvé sur une voiture. Rita est très inquiète. Elle veut mettre en sécurité le contenu de l’abri dès que possible avant que le matériel ne soit endommagé davantage ou volé par des passants.

Un autre couple, originaire de Kalmthout, a vu sa maison dans une région montagneuse en Grèce ensevelie sous une épaisse couche de neige et la route d’accès à leur maison très isolée a également été bloquée. Les photos de la webcam montrent que des arbres déchiquetés ont atterri sur la maison. Le couple est prêt, dès que l’interdiction de voyager sera levée, à y conduire sa remorque pour en dégager l’accès, vérifier la gravité de l’état et prévenir d’autres dommages.

Un troisième propriétaire qui comparaît également devant le Conseil d’État est Marc de Wemmel. Il a lui aussi reçu un message alarmant d’un voisin via WhatsApp. L’ancien mur restanque qui soutient la montagne à côté de sa maison, s’est effondré après de fortes pluies sur sa propriété dans le sud de la France. Les débris et la boue risquent de se retrouver sur la voie publique et il y a aussi le danger que la paroi de la montagne s’effondre davantage. Marc ne comprend pas pourquoi des personnes sont autorisées à se rendre à l’étranger pour des réparations de véhicules liées à la sécurité mais pas pour des réparations urgentes à un bien immobilier.

Enfin, la requête est également présentée par Philippe, ingénieur retraité de la région de Mons. Il est en train d’acheter une maison en Normandie, où il prévoit de prendre sa retraite dans le futur. Après une longue recherche, il a découvert la maison de ses rêves grâce à une annonce en janvier et a été le premier à contacter l’agent immobilier. Il y a de nombreux acheteurs potentiels pour la maison en question, mais l’agent immobilier a promis de la garder en option jusqu’au début du mois de mars pour permettre à Philippe de visiter la maison avant de prendre une décision finale. En raison de la prolongation de l’interdiction de voyager jusqu’au 1er avril, ce rendez-vous risque de pas pouvoir avoir lieu et l’homme craint fort de manquer une opportunité unique pour enfin acquérir la maison qu’il a toujours voulu.

Devant le Conseil d’État, les avocats Reiner Tijs et Joram Maes, agissant pour l’association sans but lucratif TWERES et les quatre propriétaires, invoquent la violation du droit fondamental de libre circulation au sein de l’Union européenne. Cet argument est sur la même ligne que la position de la Commission européenne, qui a récemment demandé à la Belgique de rendre compte de ses restrictions à la libre circulation. En outre, ils dénoncent également l’absence de base juridique, l’inégalité de traitement, la violation des droits de propriété et le caractère disproportionné de la mesure. “Cela n’a rien à voir avec les voyages touristiques“, affirme la présidente de TWERES, Marie Anne Coninsx. “Aller à une seconde résidence ne pèse pas sur le budget de contact, bien au contraire. Ce sont des bulles familiales qui passent d’un foyer à l’autre. La résidence secondaire est très souvent située dans des endroits beaucoup moins peuplés et qui provoquent moins de contacts que dans son propre pays”.

Les résidents de résidences secondaires comptent sur le fait que le Comité consultatif réexaminera l’interdiction de voyager vendredi. Peut-être que les voyages à l’étranger ne seront plus interdits à partir du 1er mars, mais seulement “déconseillés”. Mais il est également possible que la liste des “voyages essentiels” soit étendue. Dans ce cas, les propriétaires de résidences secondaires voudront être sûrs de figurer parmi les exceptions pour lesquelles ils sont autorisés à entrer ou à quitter la Belgique. “Dans le meilleur des cas, un jugement du Conseil d’État arrivera trop tard car d’ici là, l’interdiction de voyager aura déjà été affaiblie ou levée”, conclut la présidente Coninsx. “Tant que cela n’est pas absolument certain, nous continuerons et nous espérons que la procédure fera évoluer l’équilibre politique dans la bonne direction ».

TWERES engage une action en justice contre l’interdiction de se rendre à une propriété située en dehors du territoire belge

Depuis le 27 janvier, la Belgique est le seul pays d’Europe où il est interdit aux personnes y vivant de quitter le pays, sauf pour un voyage qualifié comme « essentiel ». Cela semble bizarre car celui qui part ne peut plus propager le coronavirus en Belgique. Il serait plus logique d’interdire aux gens d’entrer dans le pays. Cependant, selon le gouvernement, les personnes qui vivent en Belgique et voyagent à l’étranger pourraient « revenir avec le virus dans leur valise ». C’est souvent le cas des propriétaires d’une résidence secondaire à l’étranger. Ils y séjournent souvent plus longtemps et, de plus, ils restent souvent loin des zones touristiques très fréquentées. C’est souvent le cas des propriétaires d’une résidence secondaire à l’étranger. Ils y séjournent souvent plus longtemps et, de plus, ils restent souvent loin des zones touristiques très fréquentées. C’est pourquoi ces propriétaires considèrent que l’interdiction est injustifiée et disproportionnelle. Par l’intermédiaire de l’association à but non lucratif des propriétaires de résidences secondaires, TWERES, ils préparent une action en justice pour contester cette mesure.

L’arrêté ministériel du 26 janvier stipule que les “déplacements non essentiels” à l’étranger sont interdits aux personnes ayant leur résidence principale en Belgique. L’annexe à l’arrêté contient une liste des voyages considérés comme “essentiels”. Cette liste comprend tous les voyages effectués pour des raisons purement professionnelles, les voyages pour des raisons humanitaires ou familiales, les voyages de diplomates et de ministres, les voyages pour s’occuper d’animaux ou pour effectuer des réparations urgentes dans le cadre de la sécurité d’un véhicule. Les déplacements des propriétaires vers leur résidence secondaire ne sont pas inclus dans cette liste.

Il est incompréhensible que le gouvernement belge puisse enfermer les Belges sur leur territoire national par un simple arrêté ministériel et sans aucun débat public. De plus, les autorités belges ne fournissent aucune explication raisonnable quant à la nécessité d’une mesure aussi draconienne pour arrêter la propagation du coronavirus. Afin de vérifier si les propriétaires de résidences secondaires qui reviennent de l’étranger sont “porteurs du virus dans leur valise”, des mesures strictes pour ceux qui entrent dans le pays suffiraient.

Les propriétaires de résidences secondaires n’aiment pas laisser leur propriété à l’étranger sans surveillance pendant de longues périodes. Beaucoup profitent également des mois d’hiver pour effectuer des travaux de peinture ou de réparation à l’intérieur. Lorsque l’interdiction est entrée en vigueur, certains de nos membres étaient en plein travail de rénovation et sont maintenant non seulement en retard, mais aussi victimes de dommages liés aux intempéries. Certains propriétaires louent leur propriété à l’étranger et, après une période de location, la mettent en ordre pour les prochains locataires.

Il y a aussi des propriétaires qui s’installent dans leur seconde résidence dans le Sud pour une période déterminée chaque année afin d’y rester plusieurs mois. La raison pour laquelle ces personnes devraient être arrêtées à la frontière et renvoyées à leur domicile est un mystère pour nous. La liste des voyages essentiels comprend, par exemple, une autorisation de se rendre à l’étranger pour visiter une personne proche avec laquelle on a une “relation stable et durable”. En revanche, une personne qui possède une caravane résidentielle en Zélande ou sur la côte nord de la France n’est pas autorisée à franchir la frontière pour vérifier si le gel hivernal a causé des dégâts. De tels choix sur qui est autorisé ou non à traverser la frontière sont quand-même très arbitraires. Nous demandons donc qu’au moins les voyages des propriétaires vers leur seconde résidence à l’étranger” soient inclus dans la liste des voyages essentiels”.

C’est pourquoi TWERES veut entamer une action en justice afin d’obtenir une exception à l’interdiction de voyager pour les voyages vers une seconde résidence à l’étranger. Les propriétaires d’une seconde résidence à l’étranger sont invités à devenir membres de TWERES et à informer info@tweres.be s’ils souhaitent soutenir l’action en justice.

Accès aux résidences secondaires en Allemagne pendant la période de confinement

Les mesures prises en Allemagne pour lutter contre le coronavirus ne consistaient pas, dès le départ, en une interdiction générale d’accès aux résidences secondaires. Au début de la pandémie, les règles concernant les résidences secondaires étaient différentes selon le Land. Des recommandations ont été formulées et, dans certains Länder, les citoyens qui n’avaient pas leur résidence principale dans le pays de leur résidence secondaire se sont vus interdire dans un premier temps de traverser la frontière régionale et de se rendre dans leur résidence secondaire.

La situation a rapidement changé après que les tribunaux administratifs de certains Länder ont levé ou suspendu l’interdiction de séjourner dans les résidences secondaires. Les tribunaux ont estimé que l’interdiction de se rendre à la deuxième résidence était disproportionnée et donc illégale. Les gouvernements des Länder concernés ont réagi en modifiant sans délai leurs règlements.

Voici quelques exemples :

  • Berlin/Brandebourg : suite à une décision de la Cour administrative supérieure de Berlin-Brandebourg en mars, un porte-parole du ministère de l’intérieur du Brandebourg a clairement déclaré : “Toute personne qui possède une maison ou un appartement de vacances dans le Brandebourg peut, bien entendu, y séjourner”.
  • Le Mecklembourg-Poméranie occidentale, un Land très touristique situé sur la côte allemande de la mer Baltique : après un arrêt de la Cour suprême de Greifswald du 9 avril 2020, qui a levé l’interdiction de se déplacer, le gouvernement du Land a décidé le 17 avril 2020 que toute personne vivant dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale pouvait s’y rendre en tout lieu, y compris une résidence secondaire sur la côte et sur les îles de la mer Baltique.
  • Certains Länder allemands, comme la Bavière, également un État doté de régions touristiques très attrayantes et populaires, ainsi que la Saxe-Anhalt et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, n’ont à aucun moment interdit l’utilisation privée des résidences secondaires.

Conclusion : en Allemagne, pendant la crise du coronavirus, les propriétaires de résidences secondaires n’ont pas été empêchés en fin de compte d’utiliser leur propriété, même si elle se trouvait dans un autre Land.

Confinement et résidences secondaires en France : une approche différente comparée à l’interdiction très stricte édictée en Belgique

A partir du mardi 17 mars à midi, la France était confinée comme la majorité des autres pays en Europe. Seuls quelques déplacements étaient autorisés et uniquement sur base d’une attestation. Faute de justificatif, nos voisins français risquaient une amende de 135 euros. Contrairement à ce qu’on a vu en Belgique, le confinement dans une résidence secondaire ne fut pas interdit. Les personnes qui se trouvaient dans leur résidence secondaire au 17 mars à midi étaient autorisées à y rester.

Bien sûr, faire la navette entre la résidence secondaire et le domicile était absolument interdit. Comme en Belgique, la présence des propriétaires dans leur résidence secondaire a causé certains remous chez une partie de la population locale. Dans un interview avec Paris-Match, l’anthropologue Jean-Didier Urbain a fourni quelques commentaires intéressants sur ce qui s’est passé en France.

Cliquez ici pour lire l’interview.

Restriction de la propriété des seconds résidents : proportionnelle en temps de Covid-19 ?

Fin avril, un article intéressant a été publié dans “De Juristenkrant” par un groupe de chercheurs en droit de la KU Leuven. Selon les auteurs, la recherche active et le renvoi des seconds résidents qui étaient déjà présents sur la Côte ne passaient pas les tests juridiques de la légalité et de la proportionnalité.

Selon l’article 7 de l’arrêté ministériel du 18 mars 2020, les déplacements non essentiels furent interdits. En outre, l’article 8, paragraphe 1, stipulait que les personnes devaient rester chez elles et qu’il était interdit de se trouver sur la voie publique et dans les lieux publics, sauf en cas de nécessité et pour des raisons urgentes. En l’absence d’un déplacement, les autorités ne pouvaient pas invoquer l’article 7 pour renvoyer les résidents secondaires et les expulser de leur propriété. En outre, en retournant à leur premier lieu de résidence, une personne qui fut renvoyée se retrouvait sur la voie publique sans aucune raison nécessaire et urgente et se rendait coupable d’un déplacement non essentiel. Cela constituait donc une violation des articles 7 et 8.

Une deuxième incertitude concernait l’interprétation de l’article 8, qui stipulait que les personnes devaient rester « chez elles »… Cependant, le terme “chez elles” n’avait pas été défini. En l’absence de définition dans l’arrêté ministériel, une seconde résidence pouvait également être considérée comme « chez soi », du moins au sens large du terme. Les chercheurs notent également qu’avant la proclamation de l’interdiction, les citoyens auraient dû avoir le choix du lieu où ils préfèreraient séjourner, tout comme les étudiants ont eu la possibilité de le faire. En tout état de cause, selon les juristes, la rigueur avec laquelle la mesure a été appliquée pouvait être mise en doute. Dans certaines municipalités, par exemple, des contrôles de police à grande échelle ont été mis en place, des “visites à domicile” ont été effectuées et des drones équipés de caméras thermiques ont été déployés. Selon les auteurs, la proportionnalité de ces mesures – qui traitent les résidents secondaires comme s’il s’agissait de gibier chassé – est difficile à justifier.

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Difficile à comprendre : à partir du 21 mai, les gens étaient autorisés à retourner dans leur seconde résidence en Belgique, mais pas si celle-ci se trouvait de l’autre côté de la frontière.

Lorsque le 21 mai 2020, sous la pression d’une procédure judiciaire menaçante, il a été décidé à la hâte en Belgique que les personnes pouvaient retourner dans leur seconde résidence, ce fut un soulagement pour bon nombre. Après tout, personne ne comprenait pourquoi il était autorisé de faire du shopping sur le Meir à Anvers ou dans la rue Neuve à Bruxelles dès le 11 mai, alors que l’interdiction d’aller dans une résidence secondaire restait en vigueur (à l’origine, il avait même été décidé de maintenir l’interdiction “au moins” jusqu’au 8 juin !)

Au même moment, les campings et les parcs de vacances aux Pays-Bas étaient déjà ouverts depuis un certain temps. Les Néerlandais et les Allemands pouvaient se rendre sans entrave dans leur maison de vacances ou leur mobil-home aux Pays-Bas. Cependant, les Belges furent arrêtés à la frontière par la police belge. Cela a, à juste titre, provoqué des réactions furieuses :

  • “Je venais d’acheter une nouvelle caravane sur un terrain dans un camping aux Pays-Bas.
    Le camping est ouvert sous des conditions strictes, comme, par exemple, de disposer de sa propre toilette dans la caravane, de garder ses distances, etc. Les Allemands et les Néerlandais séjournent déjà dans leur caravane mais en tant que Belge (et Européen comme eux), je n’ai pas le droit d’y aller car je ne suis pas autorisé à franchir la frontière belge. Espérons que notre caravane est toujours là et n’a pas été cambriolée. En ce moment, les gens sont libres de se rendre dans un parc d’attractions ou à faire du vélo avec 20 personnes, mais pas à traverser la frontière. Nous sommes enfin autorisés à visiter la deuxième résidence, mais malheureusement uniquement si celle-ci se trouve en Belgique”.
  • “Où puis-je être plus en sécurité en cas de contamination corona que dans ma seconde résidence en Zélande, juste de l’autre côté de la frontière belge”.
  • “J’ai acheté un mobil-home en Hollande. Depuis la fin du mois de février, tout y est enfin connecté mais nous n’avons pas le droit d’y aller”.
  • “Le gouvernement belge ne nous laissera pas retourner à notre mobil-home en Zélande. Nous avons une autorisation écrite du camping selon laquelle nous pouvions déjà y retourner à partir du 1er mai 2020. La politique belge ne nous le permet tout simplement pas. Les mêmes compatriotes ayant une deuxième résidence sont aujourd’hui autorisés à rejoindre leur seconde résidence en Belgique, mais pas si celle-ci se trouve 10 km de l’autre côté de la frontière. Aidez-nous, s’il vous plaît !”

Conclusion de l’avocat Van Steenbrugge : “Les mesures contre le coronavirus ne doivent pas porter atteinte à l’État de droit”.

La crise du coronavirus a incité le gouvernement à prendre des mesures urgentes et de grande envergure dans le cadre de notre sécurité, de notre santé et de notre bien-être. Notre première impression : pas de problème, pourvu que ces mesures aideront, espérons-le, à combattre et à vaincre le virus. Toutefois, certaines de ces mesures restreignent nos libertés fondamentales et les violent même de manière flagrante et inadmissible. Le sens de la justice du penseur critique commence à le ronger et le pousse à se rebeller. Allons-nous observer et supporter aveuglément toutes les mesures, ou osons-nous encore mettre en doute leur proportionnalité et les motifs qui les sous-tendent ?

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